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motivait Modeste asile, j’avais dû étendre mon commerce et entamer de grosses affaires avec Tunis ; l’année s’est liquidée par un bénéfice de plus de 80.000 francs. Avec un tel résultat, on peut se permettre quelques folies.

Sylvie vient d’envoyer, pour étrennes, deux cents chaufferettes aux pauvres de Modeste asile.

Avril 1864. — Mon journal de ce matin annonce que le château dans lequel est enclavé Modeste asile est à vendre sur une mise à prix de 900.000 francs.

5 avril 1864. — Mon jardinier m’écrit que M. de Trougaillac, qui est lié avec le propriétaire, est venu visiter son château en détail, et qu’il lui a dit :

— 900.000 francs, c’est beaucoup trop cher ! Mais je vous parie que je vous fais trouver l’imbécile qui l’achètera !

C’est un finaud qui cache son jeu, je suis sûr qu’il a envie du château.

8 avril 1864. : J’ai reçu ce matin, la visite de Pustard, le maître maçon de Modeste asile, qui travaille aussi pour M. de Trougaillac-Gaillac. Il paraît que ce dernier aurait encore dit :

— Cette fois, je suis certain que le commerçaillon ne viendra pas m’enlever le morceau, car il est trop dur à avaler pour lui.

Pustard m’affirme que les Bidaut ont dit aussi :

— M. de Trougaillac aura le château, puis il