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peut-être que quatre. Dans la colère, on ne compte pas toujours bien exactement.

L’ami. — Mettons-en trois.

Le mari. — Soit !

L’ami. — Eh bien ! voilà donc une femme promenée par un architecte (qui, en trois heures, n’a pas eu le temps d’étudier son caractère dans la grotte) ; plus de ces scènes irritantes qui précédaient toujours, pour le mari, la demande de ces promenades ; on lui est reconnaissante du plaisir qu’il procure ; pour lui des sourires, des caresses et des prévenances ; le mauvais du caractère est gardé pour l’architecte qui souffre héroïquement en se disant : « Je l’ai détournée de ses devoirs ! » Je suppose même que, comme entre vous et votre femme, une certaine inégalité d’âge sépare les deux époux.

Le mari. — Moi, j’ai cinquante-six ans, Pauline en a vingt-quatre.

L’ami — Cinquante-six ans, l’âge du repos ! Vingt-quatre ans, l’âge de la floraison… et nerveuse. Ce qu’à votre âge on traite de préjugés parait choses sérieuses au sien ; c’est le rôle de l’intermédiaire de lui faire entendre raison, et alors, calmée et moins ambitieuse, la femme se fait un devoir de laisser toute liberté au mari.

Le mari. — On ne le chicane plus pour son cercle…

L’ami. — Ou son café…

Le mari, séduit. — On va et on vient…