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arrivé sur les bords de l’Orge, comme sa tête le gênait pour nager, il la prit entre ses dents.

— Ah !!!

— C’est comme je vous l’affirme… Faites-le déjà entré dans l’eau et sa tête aux dents.

— Impossible !

— Pourquoi ?

— Ça nous est formellement défendu par la police… On ne veut pas laisser soupçonner aux malfaiteurs qu’après la peine de mort tout n’est pas fini, et qu’il leur reste encore des moyens de mal faire. Tenez, croyez-moi, mettons-le pieds nus.

— Non, non ! Justement, de ce temps-là, ils s’habillaient avec des peignoirs de bain… il aurait trop l’air de sortir de sa baignoire.

— Nous ne pouvons cependant pas l’habiller en garde national ?

— Mettez-le comme vous voudrez, mais je ne veux pas du costume de l’époque.

— Faisons-le nu… sur le point de s’habiller… avec ses effets dans un foulard, comme ça on ne saura pas ce qu’il va mettre.

— (Pudique.) Ah ! non, non.

— Dame, cela me parait assez difficile… sans vêtements… de ne pas le représenter complètement nu…, à moins de le mettre dans un filet ?

— Alors, je renonce au patron de mon pauvre défunt.

— Tenez, nous ferions mieux de nous en tenir à l’allégorie ; par exemple, une faux à côté d’un épi coupé… c’est peu, mais saisissant et de bon goût.

— C’est bien simple.

— Eh bien, faisons le Génie du commerce, fon-