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— Le mouvement ! est-ce qu’il se figure qu’il va gambader ? Qu’il se tienne tranquille, mais qu’il soit complet, voilà ce que je veux.

— Je vous le ferai de face.

— Et chaussé surtout ! Entendez-vous ? et chaussé ! Je ne veux pas d’un va-nu-pieds qui ferait dire que je n’aimais pas mon mari et que j’ai lésiné pour chausser son patron.

— Oui, en sandales.

— Des sandales !!!

— Des sandales, vous dis-je ; c’était la chaussure de l’époque… une semelle qui s’attachait avec une courroie sur le pied.

— Ah ! oui, je la connais votre chaussure… merci !… ça lui donnerait l’air d’un frotteur dont la brosse n’a plus son crin.

— Mais cependant, madame, nous ne pouvons lui mettre des bottes.

— Et pourquoi pas ?

— Les anciens n’en portaient point.

— Alors ils n’en étaient que plus à plaindre, surtout s’ils habitaient la province, où les rues sont généralement pavées avec des pierres à fusil. — À quoi pensez-vous ?

— Je cherche un moyen d’éviter les sandales… Ah ! si nous le faisions se promenant dans l’herbe haute ?

— Il aura l’air d’être au vert.

— Je ne vois donc qu’à lui faire mettre ses pieds à l’eau.

— Tiens ! votre eau me donne une idée ! faites-le au moment du miracle… quand, après la décollation, il partit emportant sa tête à la main, et que,