Page:Chavette - Les Petites Comédies du vice, 1890.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Parfaitement. Augmentez-les tous.

— C’est comme le relieur qui viendrait acheter notre fonds… quinze cents francs de plus pour le loyer.

— Mais, ne m’avez-vous pas dit que vous ne faisiez pas d’affaires… Il faudrait plutôt le diminuer.

— Merci ! une boutique qui porte la chance ! Allons donc !… Notre successeur peut trouver aussi son vieux monsieur… C’est sans doute le commencement d’une série.

— Moi, à votre place, je ne l’augmenterais pas. Je profiterais de la chance qui m’arrive pour faire au moins un heureux.

— Mon cher monsieur, je suis assez grande pour n’avoir besoin des conseils de personne.

— Ne vous fâchez pas à propos de votre futur successeur, car c’est peut-être inutile… Qui nous prouve que le défunt vous a laissé plutôt cette maison-ci que celle du coin ?

— Celle qui rapporte soixante mille francs ?

— Pourquoi pas ?… Du moment que M. de Bambriquet a eu l’idée de faire votre bonheur, pourquoi ne l’aurait-il pas fait complet ?

— C’est fort sensé, ce que vous dites là ; je n’y avais pas songé.

— Et c’est aussi dans les choses possibles, n’est-ce pas ?

— Dame ! oui… en y réfléchissant bien… Puisque rien ne forçait le cher homme à nous faire du bien, pourquoi, entre dix-sept maisons, aurait-il choisi la plus mauvaise ?

— Ça aurait presque l’air d’une vengeance.