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désertent les campagnes pour affluer vers les grands centres, etc. »

Enfin, bref, à raison de trois francs, ses trente-deux mille souffles lui ont produit un joli nourrisson de quatre-vingt-seize mille francs à bercer.

Qu’est-ce qu’il est arrivé ensuite ??? Que le gouvernement, pour je ne sais pour quelle réjouissance, a rendu gratis au peuple tous les engagements au-dessous de cinq francs.

Enfin, bref, il est rentré dans ses soufflets, et, comme un vrai déhonté qu’il est, il a recommencé cinq fois son manège dans les mêmes conditions.

À ce marché-là il lui est arrivé vingt bonnes mille livres de rentes, sans compter ses soufflets, qu’il a fini par donner aux hospices (D’un ton sec.) Eh bien ! qu’en dites-vous maintenant, madame Cambournac ? Le v’là votre : il y a gras ! Il y a gras !

Le porc aussi est gras, mais il n’en est pas plus propre !

M. Dutoc. — Et qui épouse-t-elle, la demoiselle Ducerceau ?

Madame Cambournac. — Un homme dans les cuirs avec un nez si retroussé qu’on lui voit la cervelle ! D’abord, il est trop grand ! j’aime pas les gens trop grands, moi, ça n’est pas expansif : faut monter sur un tabouret pour leur tirer les vers du nez : alors ça se méfie.

La veuve Colombin. — Un colosse tout en cheveux, qui dépense deux francs par jour chez son coiffeur : s’il fait ça depuis le berceau, il ne vendra jamais sa tête pour ce qu’elle lui coûte !

M. Dutoc. — Savez-vous son nom ?