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« Monsieur,

« En réponse à l’honorée demande que vous avez bien voulu nous faire, Mme  la baronne de Canicheul et moi, nous avons cru devoir prendre quelques renseignements qui, je dois l’avouer, nous ont paru peu satisfaisants.

« On m’apprend que vous avez été condamné en 1852 à vingt ans de travaux forcés pour vol à main armée sur la route départementale n° 217. La liberté provisoire dont vous jouissez, m’affirme-t-on, est due aux nombreux services que vous rendez à la police, qui les rétribue largement. Cette subvention semble vous être insuffisante, me dit-on encore, car vous demandez d’autres ressources à votre adresse au jeu et aux biches dont vous faites votre société habituelle.

« En conséquence, Mme  la baronne de Canicheul et moi, après mûre délibération, nous avons décidé que notre fille est encore un peu trop jeune pour le mariage.

« Daignez agréer, avec tous nos regrets, etc.,

« Baron de Canicheul. »

Après cette lecture, Oscar, droit sur son séant, idiot « étonnement, ne cessait de se répéter :

— C’est singulier, je ne me connais pas d’ennemis.

Quant à la famille Canicheul, elle était partie