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Le magot, enfoui au fond d’un pot, sous une couche de graisse d’oie, fut découvert par son valet Alfred, un jour de pain sec.

Cette trouvaille étonna tant Alfred qu’il l’emporta chez lui pour bien s’en rendre compte. — Il eut deux torts : celui de faire un vol et celui de n’en pas profiter. — Bientôt pris, dépouillé, condamné à la corde, on l’expédia au Châtelet, à Paris, pour la ratification de la sentence.

Reconnu bon à pendre, il fut remis dans le panier des Messageries et, sous le garde d’un officier de robe courte, reprit le chemin d’Épernay, où devait avoir lieu l’exécution.

En route, il s’échappa.

Dormant le jour, fuyant la nuit, le malheureux, qui se croyait bien loin, fut désagréablement surpris, à la fin de la quatrième nuit, en se retrouvant sur la place d’Épernay, au pied de l’abbaye.

Le jour allait poindre. — Il résolut de se cacher dans la gueule même du loup.

Par une certaine brèche, il rentre dans cet établissement dont il connaissait depuis son enfance les coins les plus reculés, — surtout ceux où l’on ne mettrait jamais le pied.

On était à matines.

Il se glisse vers l’endroit où s’accrochait la clef