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cela aide beaucoup à comprendre l’intrigue, m’a-t-on dit.

Madame. — Elle est jolie votre intrigue ! Une comtesse qui reçoit le premier venu… Allons, bon ! les voilà qui se mettent à chanter quand elle le reconduit.

Monsieur. — C’est ce qu’on appelle une sortie.

Madame. — Est-ce qu’il est d’habitude de chanter à la ville chaque fois qu’on passe d’une pièce dans une autre ? — Et ils ont dit dans le commencement qu’il y a un notaire à l’étage en dessous… Eh bien ! en voilà un qui doit avoir une étude bien tranquille, si la comtesse se met à chanter chaque fois qu’elle reconduit un visiteur ! Pour peu que ses domestiques en fassent autant, cela doit bien réjouir le notaire… il a de la patience, le pauvre homme.

Monsieur. — Au fond, c’est une pièce bien observée.

Madame. — Ah ! ouiche ! bien observée ; ils ont partout des portes à deux battants et toutes les fois qu’ils entrent ou qu’ils sortent, ils ouvrent les deux battants, hein ? Ils tirent donc les verrous à tous les coups ? Et, au moins, s’ils la refermaient, leur porte… Mais, non… ils la laissent ouverte derrière eux… elle se referme seule.

Monsieur. — On suppose qu’il y a de l’autre côté un laquais qui prend ce soin.

Madame. — Alors il y avait donc un laquais dans la chambre à coucher de la comtesse quand elle y est entrée à deux battants… et elle venait d’annoncer qu’elle allait s’habiller… Jolie com-