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Le jour de la fête de Bel-à-voir, son esclave lui dit :

— Allons célébrer ce beau jour à la campagne, bien loin — mais ne prenons pas le chemin de fer, il est mal composé.

Il dépensa cent écus pour sa propre fête.

À la sienne, Riche-en-laid avait reçu un parapluie de sa victime.

Riche-en-laid dînait-il chez sa conquête, petits plats de son choix s’entassaient devant lui.

À tout dîner pris chez sa belle — qu’il avait largement payé par vingt francs glissés à la cuisinière — le joli garçon mangeait les reliefs du général, car une voix amoureuse lui murmurait :

— On ne peut le jeter, il faut que ça soit mangé.

Un jour sonna l’heure de la rupture de cette double liaison.

À Riche-en-laid, on répondit :

— Je suis payée ; vous vous êtes conduit en galant homme.

Mais à Bel-à-voir, sa princesse en furie cria :

— Voleur !

Et elle lui détailla le compte de tout ce qu’il lui avait fait perdre.

Pour lui, elle avait refusé cinq mille francs que lui offrait M. A…

Elle n’avait pas accepté un mobilier de M. B…