Page:Chauvet - L Inde française.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faud, la bouche bâillonnée, et l’on donna au peuple ce spectacle d’un général dont la valeur avait décidé du gain de la bataille de Fontenoy, du défenseur de la côte de Coromandel, condamné à mort pour crime de trahison et de concussion, subissant le supplice réservé aux grands criminels. Il est vrai que sa mémoire fut réhabilitée plus tard et que l’inique sentence fut cassée, sous Louis XVI, à la requête de ses fils.

Dupleix disgracié, un peu avant, se ruina en procès contre la Compagnie française des Indes et mourut pauvre et abandonné, lui qui avait administré des royaumes, porté le titre de nabab et dont les dépenses se chiffraient par centaines de millions.

Mahé de La Bourdonnais, qui déploya dans l’administration des îles de France et de Bourbon les qualités les plus brillantes, équipa une flotte contre les Anglais, et les battit dans plusieurs rencontres, fut brutalement rappelé en France pour rendre compte de sa conduite. On ne daigna l’interroger que lorsqu’il eut passé quatre années à la Bastille ; alors on fut forcé de reconnaître son innocence, mais le gouvernement ne vint pas à son secours. Lui aussi était ruiné : il traîna trois années encore sa misérable existence et mourut après une lente agonie.

Enfin le bailli de Suffren, qui assura à notre pays dans l’Inde, sur les forces britanniques, une supériorité qu’il maintint jusqu’au traité de Versailles, signé en