qui circule entre les lames, tandis que le sable brûlant, soulevé par de fortes brises, tombe entre les deux caisses. Il en passe bien quelques grains dans l’intérieur, mais on a, pour s’en garantir, le long voile que les touristes anglais ont imaginé d’enrouler autour du chapeau, et qui, déroulé, couvre le visage et les épaules.
Chaque van est attelé de six chevaux, et, ainsi que je l’ai dit plus haut en parlant des relais, on les change tous les quarts d’heure ; la vitesse de ces chevaux, petits et maigres, est tout à fait extraordinaire, même effrayante ; le léger équipage semble emporté par un ouragan ; il produit l’effet d’un navire roulant sur la mer agitée. Ses roues s’enfoncent dans le sable et il donne de la bande, tantôt d’un bord, tantôt de l’autre.
Les conducteurs ne s’inquiètent jamais de ces cahots périlleux : ils en ont vu bien d’autres. Leur unique préoccupation est de tenir leur attelage constamment au galop. Heureusement pour les voyageurs, les chevaux, plus raisonnables que leurs guides, ont le bon esprit de ne pas prendre le mors aux dents.
À chaque relais, on a creusé un puits près duquel chameliers et cochers viennent s’asseoir pour se reposer. Outre ces relais, dont le nombre est considérable du Caire à Suez, et qui servent de jalons à la route incertaine, les Anglais ont établi trois grands caravansérails à