des coussins de soie, d’autres contenaient de riches familles européennes ou des femmes voilées faisant partie de quelque harem. La diversité des costumes et des attelages enlevait toute monotonie à ce spectacle.
Une de ces voitures, dans laquelle était couché, plutôt qu’assis, un homme d’une trentaine d’années environ me frappa surtout par la richesse de son ornementation et la beauté de son attelage.
L’indigène qu’elle traînait portait un costume éblouissant ; il avait la tête coiffée d’un turban, sur lequel se balançait une aigrette retenue par un rubis ; un cimeterre, dont le fourreau recourbé était couvert de pierreries, reposait sur le coussin de devant de la voiture ; quatre coureurs escortaient l’équipage.
Je le perdis de vue une première fois ; mais je le vis revenir un quart d’heure plus tard, et, au moment même où je jetai les yeux sur son heureux propriétaire, celui-ci dirigea ses regards vers moi ; il ordonna probablement à son cocher de faire prendre à ses chevaux une allure plus lente, car l’attelage quitta immédiatement le trot et se mit au pas.
Le promeneur eut donc tout le temps de me considérer, et il ne s’en fit pas faute. Cette idée d’être l’objet d’une attention aussi soutenue commençait même à m’irriter lorsque la voiture s’éloigna pour la seconde fois, mais il ne s’écoula pas cinq minutes avant qu’elle ne reparût, marchant toujours au pas, et que,