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jeunesse, il avait une préférence marquée pour le champagne.

— Le champagne, observa-t-il, est le vin français par excellence ; c’est celui qui rappelle le plus le caractère national. Il pétille, il mousse, il s’élance hors du vase qui le contient ; il me rappelle le besoin d’expansion, la vivacité d’intelligence et la légèreté de nos chers compatriotes.

On nous servit, pendant le repas, des vins exquis et du champagne frappé, que le major général et son aide de camp savourèrent en connaisseurs ; nous revînmes ensuite prendre le café dans un charmant petit salon mauresque ; la conversation reprit avec plus d’abandon que le matin, parce que nous connaissions parfaitement notre hôte et qu’il avait, avec la sûreté de jugement qui le distinguait, apprécié l’esprit libéral de M. de Verninac.

La glace était tout à fait rompue ; il existait aussi entre nous un lien commun, qui se détend un peu entre des hommes vivant dans le pays qui les a vus naître, mais qui exerce une grande puissance lorsque l’on se rencontre, à l’état d’exilé ou de passant, sur le sol étranger. Dans ces occasions, l’amour de la patrie rapproche vite les distances et la sympathie, la familiarité même se substituent immédiatement aux formes banales de la simple politesse.

N’ayant pas l’intention de revenir sur Soliman-Pacha ni sur le concours qu’il prêta de tout temps au gou-