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acquérir pour me faire rompre avec mes habitudes de solitude.

— Je n’ai pas voulu traverser le Caire, répliqua M. de Verninac, sans apporter à l’homme qui a donné tant d’éclat au titre de Français le tribut de mon admiration.

L’échange des compliments terminé, nous gravîmes l’escalier de marbre, mais à peine étions-nous parvenus dans l’immense vestibule du premier étage, on vint annoncer que le dîner était servi.

— Je vous ai conviés à un dîner de garçons, dit en souriant Soliman-Pacha, nous serons donc entre nous ; nous pourrons fumer et causer en liberté.

La grande porte, qui donnait du vestibule dans la salle à manger, s’ouvrit alors à deux battants, et nous entrâmes dans une immense salle où de vastes dressoirs étalaient aux regards éblouis un service complet de vaisselle d’argent et de vermeil.

Nous nous assîmes sur des fauteuils autour d’une table servie à la russe. Rien n’y manquait, ni les fleurs, ni les vieilles porcelaines, ni les faïences artistiques, ni les mets succulents, ni les fruits exotiques, ni les produits indigènes.

En sa qualité de Français, Soliman avait conservé les habitudes françaises. Le vin était sa boisson ordinaire, et, sans doute, en souvenir de ses folies de