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J’ai déjà dit que l’encombrement était énorme en quittant Alexandrie ; à Malte nous avions pris un supplément de voyageurs. L’un des domestiques du paquebot, las de chercher une case pour le dernier venu, le fit entrer dans une cabine à huit lits qui était pleine de monde.

— Mais, mon ami, dit le prêtre, il n’y a pas de place là-dedans.

— Installez-vous pour le moment, répondit le garçon qui était provençal et goguenard ; à Marseille, nous verrons…

Il le poussa dans la cabine où l’abbé fut forcé de s’installer comme il put.

J’arrivai transi à Marseille, où j’appris que le steamer anglais avait mouillé à l’heure réglementaire. Ainsi, j’avais payé deux fois mon passage et j’arrivais avec quinze jours de retard, ayant subi, pendant ces quinze jours, un froid sibérien ! N’y pouvant plus résister, je laissai aller mon bagage à la douane ; je me précipitai dans une maison de confection, la première venue, et j’en sortis aussi lourdement vêtu que je l’étais légèrement avant d’y entrer.

Je me rendis immédiatement chez mon ami le chanteur du Nil, que je trouvai dans une jolie boutique d’armurerie de la rue Paradis. En voyant descendre de voiture à sa porte un personnage couvert de fourrures des