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barqua pour Civita-Vecchia. Quant à nous, nous restâmes à Malte, en attendant qu’un autre paquebot vînt nous chercher.

Nous y étions encore lorsqu’une dépêche de Rome vint réclamer l’un des colis de l’évêque espagnol qui, ayant suivi sa route sur le steamer, avait précédé son collègue dans la ville éternelle. On chercha vainement cette malle, mais on eut bientôt la clé de l’énigme. La malle du prélat était repartie pour l’Égypte, à la suite d’un ouvrier boulanger, tandis que l’évêque avait emporté à Rome le bagage de cet ouvrier.

Qu’on juge de sa stupéfaction, lorsqu’il voulut revêtir ses vêtements pontificaux pour se rendre au Vatican, et qu’il ne trouva sous sa main que les hardes d’un mitron. Cette erreur fut bientôt réparée, et les deux voyageurs rentrèrent, quelques jours après, en possession de leurs colis.

Pendant notre relâche dans le port de la Valette, le vent s’était calmé, la mer était devenue moins houleuse ; mais le froid sévissait avec une intensité croissante. Un officier du paquebot eut pitié de moi et me prêta un vieux caban que j’endossai sur ma série de pantalons blancs. Ce caban me maintint à la température de la glace ; je ne descendis plus à vingt degrés au-dessous de zéro.

Au moment précis de l’appareillage, un prêtre monta à bord avec un billet de seconde classe pour Marseille.