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ne fûmes plus qu’à trois ou quatre lieues du Caire. L’évêque espagnol s’aperçut que ses domestiques avaient laissé s’échapper deux autruches. Il demanda à grands cris des chameaux et rebroussa chemin à la poursuite des fugitives.

Convaincu que le prélat et ses gens, aussi ignorants que lui de la topographie du désert, ne manqueraient pas de s’y perdre, nous nous élançâmes, cinq ou six jeunes gens et moi, sur les traces des imprudents ; mais en nous hissant sur des chameaux, nous eûmes le soin de prendre avec nous deux ou trois guides.

Nous allâmes très-rapidement à travers les sables recevant en plein visage les tourbillons glacés soulevés par le vent, et ce n’est qu’au bout de deux ou trois heures que nous rencontrâmes nos chasseurs égarés. L’intrépide monseigneur avait reconquis ses deux autruches et les tenait triomphalement en laisse. Notre caravane gagna le Caire, et nous arrivâmes juste à temps pour reprendre place dans le convoi qui ne nous aurait pas attendus.

Une fois à Alexandrie, j’aperçus dans le port, à côté d’un immense steamer qui chauffait, l’un des paquebots des Messageries. Ce dernier repartait le lendemain pour Marseille ; la vue du pavillon m’inspira la plus violente envie de faire la traversée d’Alexandrie à Marseille sur un bâtiment français.

Il y avait un mois que je n’entendais parler qu’an-