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l’engagé est absolument garantie, son bien-être assuré il loue son travail et n’aliène ni son corps ni son âme.

Les politiques, qui blâment l’institution, feraient mieux d’étudier un système qui vînt aider nos colonies à sortir de la crise qu’elles traversent. L’émigration jusqu’ici est le seul moyen qui les ait soutenues ; je conviens que le moyen est coûteux ; aussi je ne demande pas mieux que les critiques se cotisent pour en fournir un autre, mais je les défie bien de le trouver en dehors du travail.

Or, ces mêmes politiques ne nieront peut-être point que leurs prédications plus ou moins intéressées ont causé le mal dont souffrent nos départements d’outre-mer. Si, profitant de l’influence que les événements leur avaient donnée sur des esprits faibles et crédules, ils leur avaient appris que le travail est la loi de l’humanité, que le travail procure l’indépendance à l’homme et assure la liberté du peuple, les anciens esclaves, devenus citoyens, n’auraient pas déserté l’atelier ni la culture.

On a préféré lancer ces pauvres diables dans le mouvement, leur parler de leurs droits sans jamais leur dire un mot des devoirs que ces droits leur imposent, si bien que la masse ignorante a pu dire hautement :

— J’étais contraint de travailler autrefois quand j’étais esclave. Maintenant libre, je ne veux plus rien faire.