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commerce est à peu près nul, et quelques indigoteries composent toute sa force industrielle.

Mais, sur ce petit territoire, à nous cédé par le grand-Mogol dès 1688, nous avons bâti une ville spacieuse et élégante. Assise au fond d’une baie formée par le fleuve, cette ville toute française jouit d’un climat tempéré, grâce aux bois qui l’entourent et aux étangs qu’on y rencontre en grand nombre.

En France, on attacherait sans doute peu d’importance à un établissement aussi peu étendu. Il n’en peut être de même dans l’Inde, car ce comptoir, placé en plein Bengale, au centre même de la puissance britannique, avec laquelle elle est en relations constantes par une voie ferrée et par un grand fleuve accessible en toute saison aux bateaux à vapeur, est un point d’observation relativement considérable.

Pourquoi, d’ailleurs, conservons-nous avec tant de soin nos cinq loges du Bengale, que nous n’administrons même pas puisqu’elles sont affermées ? Ce sont de simples maisons avec de petits jardins ; mais, sur ces maisons, flotte le pavillon français, et cette raison suffit pour en rendre la possession précieuse.

Toutes ces propositions d’échange ne réussirent donc point en dépit des offres tentantes de nos voisins ; il ne pouvait en être autrement, selon moi, car je suis convaincu que nous aurions commis une grande faute, en cédant le peu de terrain que nous avons au Bengale.