Page:Chauvet - L Inde française.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mières, se sont avisés de frapper d’un droit presque prohibitif ces matières à la sortie de leur territoire.

Si le temps ne m’avait fait défaut, j’aurais certainement poussé une pointe à Bombay, la troisième présidence des Indes anglaises. La ville est, dit-on, fort belle, et les îles d’Eléphanta et de la Salcette ménagent au touriste leurs pagodes souterraines si curieuses à voir. J’étais plus vivement sollicité encore par le désir de faire un pèlerinage sur la tombe de Victor Jacquemont, le jeune et illustre savant mort sur cette terre dont il avait surpris tous les secrets.

Il ne m’a pas été permis de satisfaire ma légitime curiosité. Bombay était fort loin de moi ; l’aller et le retour eussent exigé une quinzaine de jours au moins, et il m’était impossible de les leur consacrer. Je me proposais aussi de descendre jusqu’à Cochin et d’aller saluer dans son tombeau Vasco de Gama, qui ouvrit à l’Occident la route des Indes ; mais le moment du retour au Coromandel était venu, et je dus renoncer à mon projet.

Pour regagner le cirque des Nelghéries, il me fallut franchir de nouveau la chaîne des Ghattes inférieures, au-dessous de la vallée de Gourgh. Mes guides et moi, nous gravissions les monts au pas de nos chevaux, avançant lentement et avec une prudence extrême à travers les forêts et surtout armés jusqu’aux dents.

La précaution n’était pas inutile. À chaque instant,