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entreprenant, apte à organiser et à gouverner un vaste empire, et qu’ils le tenaient, sur sa parole, pour un descendant direct du prophète.

Son fils Tippoo-Saïb lui ressemblait sous tous les rapports. Vainqueur des Anglais à Mangalore, à Bednor et ailleurs, il signa la paix en 1784 ; dès 1787, il sollicita l’alliance de la France. Ayant envahi le Tranvacore, il fut attaqué en même temps par les Anglais commandés par les lords Cornwallis et Abercromby, par le sultan du Nizam et par les Mahrattes, vaincus par son prédécesseur.

Dans cette lutte disproportionnée, Tippoo-Saïb devait succomber ; il succomba et paya sa défaite de la moitié de ses États et d’une indemnité de guerre de 75 millions de francs. Quelques années plus tard, il entama des négociations avec le général Bonaparte alors en Égypte. De peur de le voir secouru, les armées anglaises, aux ordres des lords Harris et Stuart, reprirent les hostilités contre ce redoutable adversaire qui chercha et trouva une mort digne de lui dans le dernier assaut donné à sa résidence.

Autour de Seringapatam, témoin de la gloire et de la munificence de l’héroïque Tippoo-Saïb et du célèbre Haïder-Aly, dans les environs de la ville de Mysore, si riche autrefois, les ruines peuplent seules ce pays fécond en souvenirs. Les sites sont toujours superbes, mais les arbustes, abandonnés à eux-mêmes, ont tapissé