perron. Mon premier soin fut de mander Antou pour lui donner l’ordre de s’aboucher avec le dobachi de la voyageuse, de savoir quelle était cette personne, de lui faire remettre ma carte en demandant l’autorisation de lui présenter mes respects.
Cinq minutes ne s’étaient pas écoulées qu’Antou vint me dire que la voyageuse était lady G…, femme d’un général de l’armée de la Compagnie, qui venait de Madras et allait passer un mois aux Nelghéries.
— Cette dame, ajouta mon dobachi, sera heureuse de vous recevoir, dès qu’elle aura terminé sa toilette, car elle est d’origine française, et la visite d’un compatriote lui sera très-agréable.
Je fis, à mon tour, un bout de toilette, puis, lorsque je jugeai le moment venu, je fus introduit dans la chambre de lady G…. Je trouvai en elle une femme charmante, qui m’accabla de questions sur Pondichéry et sur les principales familles qui y étaient établies.
— Ne condamnez pas trop ma curiosité, me dit-elle, et surtout excusez mon indiscrétion, elles sont bien naturelles : Pondichéry est ma ville natale ; j’y ai été élevée et j’y ai passe toute ma jeunesse !
— J’aurais dû m’en douter, Madame, car vous paraissez connaître toute la colonie européenne qui l’habite.
— Certes, en devenant Anglaise par mon mariage, je n’ai pas cessé d’être Française par le cœur. J’entre-