parence très-distinguée, mon ami se rendit en personne au campement et épuisa les plus vives instances auprès du chef de la famille pour le décider à reprendre possession du bengalow.
On le remercia beaucoup de sa galanterie, dont les jeunes belles filles se montrèrent touchées jusqu’aux larmes ; on l’assura d’une éternelle reconnaissance, mais aucune supplication ne put vaincre la résistance de ces pauvres gens qui, possédant une grande fortune, et ayant reçu une éducation distinguée, devaient horriblement souffrir d’une humiliation prescrite par la loi.
Ne voulant pas prolonger la situation, mon ami adopta le seul moyen capable de décider cette honorable famille à reprendre possession du bengalow. Il fit recharger ses colis, remonta dans son palanquin, et, sans prendre le temps de se reposer, il se remit en route vers un autre asile. J’ai tenu à esquisser ce trait des mœurs anglaises, mœurs caractéristiques que ne saurait admettre l’esprit français, chevaleresque de sa nature, mais profondément égalitaire. Ces traits, si inexplicables qu’ils paraissent de la part de gens amoureux de la liberté, ne sont que trop réels cependant, et on les retrouve, à la fin du XIXe siècle, dans tous les événements gros ou petits de la vie publique et privée en Angleterre.
Mes lecteurs voudront bien me pardonner cette courte