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point, ils pourraient vous entendre et vous feraient subir mille ennuis.

J’ai fait ressortir plusieurs fois déjà la désespérante uniformité de la vie dans l’Inde. Le ciel d’un azur implacable pendant dix mois de l’année, l’absence d’hiver, la régularité des jours et des nuits égaux en longueur, ne contribuent pas peu à produire cette monotonie qui engendre assez rapidement le spleen, puis la nostalgie.

On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que je saisissais avidement toutes les occasions de sortir de la léthargie dans laquelle j’étais ordinairement plongé.

Elle est tellement accablante que, malgré les merveilles d’une nature sans rivale, l’immensité des horizons, la facilité de l’existence contemplative, on ne tarde point à regretter les agitations et les soins de la vie parisienne, l’atmosphère humide, les maisons étroites divisées en mille petits compartiments où vivent parquées des familles entières.

Dans l’orient, l’air, l’espace, la verdure, les fleurs ne sont mesurés à personne ; ils sont mesurés à tous en Europe, et pourtant on a la nostalgie de l’Europe lorsqu’on en est quelque temps exilé. Un esprit actif se plie difficilement, du reste, à l’éternelle contemplation des beautés éternelles de la nature, lorsque rien ne ternit un instant sa magnificence.

La rentrée de la cour et la distribution des prix du