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vermeil fermés, comme les cassolettes, par un couvercle percé de petits trous.

Quand la voiture du gouverneur fut annoncée par les coureurs d’Arounassalom, la commission tout entière se porta au-devant du chef de la colonie, et le maître de la maison lui-même le conduisit à la place d’honneur qui lui était destinée.

Au même instant, les flammes de Bengale jaillirent avec plus de force des bassins qui les contenaient ; les boîtes éclatèrent de toutes parts, et la bruyante fanfare de cymbales, de trompettes et de tambours fit retentir les airs.

L’arrivée du gouverneur marqua le commencement de la fête. Un orchestre, qui ne valait pas précisément ceux de nos théâtres lyriques, mais qui avait le mérite de jouer sur des instruments à peu près acceptables et selon les principes de la musique, fit entendre des airs de danse, et les amateurs se mirent en branle, tandis que les gens dits raisonnables, parce qu’ils ne dansent plus, prenaient possession des tables de jeu installées dans une pièce voisine.

Un observateur aurait pu remarquer, en regardant attentivement les grillages qui séparaient les vérandahs intérieures des autres pièces de la maison, les têtes curieuses des femmes indiennes qui assistaient, cachées, à ce spectacle qu’elles n’avaient jamais vu, car si les femmes des castes inférieures vont et viennent dans les