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qu’un de ses membres l’abandonnait pour se marier ou pour se rendre à une destination nouvelle, on lui donnait un festin d’adieux, que nous appelions un enterrement de première classe, auquel étaient invités ses meilleurs amis et qui se terminait par des couplets inspirés par la circonstance.

En voici un écrit à l’occasion d’un juge de nos adhérents qui se séparait de nous pour cause de mariage. Cela se chantait sur l’air du Petit homme gris.

Dès que monsieur le maire,
De lui-même enchanté
Et bardé,
De sa voix militaire
Vous aura dit ni, ni,
C’est fini.
Gardez, sur ce mot,
De jouer trop tôt
Au doux jeu du marmot ;
Sachez qu’en tout,
Sachez qu’en tout
L’excès est un défaut.


La chanson se mêlait à tout dans l’Inde où l’on avait pris des naturels la manie du mariage ; on s’y mariait pour un oui pour un non, sans prévoir qu’on courait le risque d’avoir à se repentir bientôt de s’être trop pressé. Se marier est en soi une chose morale et bonne, mais, comme elle doit durer autant que nous, il convient d’apporter à son accomplissement une prudente circonspection, et c’est ce qu’on ne fait pas toujours.