Page:Chauvet - L Inde française.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rons mes capitaux à acheter des armes de pacotille, des ustensiles de chasse et de pêche : nous vivrons dans quelque forêt vierge, où personne ne viendra nous déranger.

— C’est ça, faisons-nous sauvages : j’ai toujours senti de la vocation pour cet état.

L… enjamba la barque. Sir Williams, qui avait à bord quelques biscuits de mer et une gourde d’eau-de-vie, offrit un lunch à son hôte. Puis ils mirent la voile dehors. Ce ne fut pas sans dangers qu’ils abordèrent à la côte brésilienne.

Alors ils abandonnèrent la barque et marchèrent droit devant eux. À la première bourgade qu’ils rencontrèrent, ils achetèrent de la poudre, du plomb, des balles, un filet, des lignes et quelques autres outils, puis ils se remirent en route, s’inquiétant peu de l’endroit où la route les conduisait. Ils finirent par atteindre une de ces forêts hérissées d’arbres immenses comme on en rencontre dans l’intérieur du Brésil.

— Nous voici rendus, dit L…, nous serons là comme deux coqs, et nous aurons pour sujets plusieurs races de singes, ce qui ne nous changera pas beaucoup, quoique je les tienne pour moins désagréables que les hommes.

— Bâtissons notre wigvam dans ce lieu agreste et restons-y jusqu’à l’éternité.

Les premiers jours, ils s’y plurent beaucoup, mais