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sur des fauteuils à un bout de la grande galerie, et la fête commence.

L’orchestre de la pagode entame ses airs monotones et les bayadères se mettent à danser, se tordant, s’étirant, se dandinant à qui mieux mieux. Ce ballet est terminé par un solo de la première danseuse de la troupe qui, laissant traîner derrière elle une longue pièce de mousseline, à peine large comme la main, se met à tourner sur elle-même.

Le mouvement de rotation, très-lent d’abord, ne tarde point à s’animer et devient de plus en plus vif à mesure que le bout de la bande de mousseline, enroulée entre les mains de la danseuse, se rapproche d’elle. À la fin, il se précipite avec une grande rapidité ; le tournoiement, devenu presque vertigineux, s’arrête tout à coup, et la bayadère présente à la gouvernante un pigeon qu’elle a fabriqué, tout en tournant sur elle-même, avec la pièce de mousseline.

C’est un tour de force évidemment, mais un tour de force, qui, ne variant que par la rapidité du mouvement de rotation, devient aussi fatigant à suivre qu’il doit l’être à exécuter. On le suit des yeux avec un certain plaisir, une première et une deuxième fois, mais la curiosité satisfaite, il n’offre plus ensuite aucun attrait.

Les Indiens raffolent du pigeon, en mousseline bien entendu, de la musique de la pagode que les Européens