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tions diverses, toutes moins commodes que celle des Européens et par cela même à jamais maudites, se félicitent surtout de voir leurs vainqueurs d’autrefois, vaincus à leur tour, n’avoir plus de privilèges, plus de faveurs, plus d’influence et, en somme, être moins riches qu’eux.

Ils assistent, en conséquence, sans sourciller, aux rodomontades carnavalesques des musulmans ; ils ne s’offensent point de certaines manifestations des Yamsays, visant la puissance musulmane et l’abaissement de leur race.

Mais, à l’occasion, ils manifestent à leur manière l’antipathie qui les sépare.

Ainsi, lorsqu’éclata la révolte dirigée par Nana-Saïb, cette révolte, provoquée par les musulmans de l’Inde, se trouva réduite aux seules forces musulmanes. Elle ne fut comprimée qu’avec peine, après une lutte assez longue. Qu’on juge du résultat qui aurait été fatalement obtenu si les forces brahmaniques y avaient pris part, si les sectateurs de la Trimourty indienne s’étaient levés en masse pour reconquérir leur indépendance !

Dans cette hypothèse, la lutte eût pris les proportions d’une guerre sainte. À l’appel de leurs prêtres, une formidable armée, comptant ses soldats par millions, au lieu de les compter par milliers, eût étreint l’armée de la Compagnie, et pas un Anglais peut-être