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tiennent, avec leurs dieux en bois sculpté ou en cuivre, sous des berceaux de verdure et de fleurs, entourés des musiciens de leur pagode et de leur cortège de bayadères. Rien, je l’avoue, ne produit plus d’effet sur l’imagination que cette barque glissant lentement sur le lac.

C’est la nuit surtout que la mise en scène est séduisante. Les bayadères, couvertes de diamants, dansent au milieu d’un parterre improvisé, et l’éclat de leurs pierreries reflété par d’innombrables lumières est vraiment féerique. On ne rencontre que dans l’Inde ce mélange du sacré et du profane, cette combinaison perpétuelle de la danse et de la dévotion.

Il est peut-être superflu d’ajouter que F…, orné de l’écharpe municipale, ayant dans les mains la direction de la police, était devenu un personnage considérable et qu’il était de toutes les agapes et de toutes les réjouissances.

Le lac d’Oussoudou avait l’honneur de le recevoir souvent sur ses bords. Les jours de courses, en sa qualité de général, F… était là comme juge du camp ; il prenait une part active aux régates, et, s’il s’agissait de danser, le magistrat improvisé se livrait à une sauterie pleine d’originalité.

Il faut d’ailleurs lui rendre cette justice qu’il témoignait sa reconnaissance au gouverneur par la stricte exécution de ses moindres désirs et qu’il apporta une