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danse étrange et mélodiquement cadencée de ces terribles animaux.

Le serpent, en effet, est l’un des fléaux du sud de la péninsule, comme le tigre est celui des provinces du Nord. Ceylan est infestée de serpents et la côte de Coromandel en contient d’innombrables quantités, parmi lesquelles brillent au premier rang le cobra ou serpent capelle, et ce petit reptile couleur de terre, d’autant plus dangereux qu’on ne le voit pas, et dont le surnom indique la rapidité avec laquelle son venin se répand dans le sang : on l’appelle serpent minute.

On assure que les Indiens ont trouvé un contrepoison pour combattre la morsure du serpent capelle ; mais jusqu’ici, dit-on, on ne connaît aucun remède assez actif pour arrêter l’effet immédiatement mortel de celle de son imperceptible confrère. Ce qui est hors de doute, c’est qu’il n’existe pas dans toute l’Inde de reptile inoffensif.

Dans un but purement humanitaire, nous nous avisâmes un jour d’accorder une prime pour la destruction de ces bêtes dangereuses. La prime était de quelques caches, à peine un sou, pour chaque tête de serpent ou de couleuvre.

En moins d’un mois, nous eûmes à payer une somme tellement importante aux destructeurs, que nous risquions d’y épuiser notre budget et notre fonds