Page:Chauvet - L Inde française.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

compagner. Rien ne me retenait à Paris. J’étais dévoré du désir de m’éloigner pendant quelques années. Sans lien d’attache moral ni matériel avec la ville aux grandes tourmentes, sans parenté capable de me retenir, ayant perdu l’espoir de me créer une position convenable en France, j’acceptai avec empressement la proposition de l’amiral, et, quinze jours plus tard, je reçus l’avis officiel que j’étais nommé secrétaire général du gouvernement français dans l’Inde.

J’avoue que j’éprouvai une vive sensation de plaisir en recevant cette nomination qui m’arrachait aux préoccupations de l’heure présente et à l’incertitude de l’avenir. J’allais donc reprendre la série des pérégrinations commencées par moi aux Antilles, en Amérique, en Afrique, et qui m’avaient laissé de si charmants souvenirs. Devant mes yeux se déroulait, avec toutes ses séductions, le merveilleux panorama du voyage que nous devions entreprendre pour nous rendre à Pondichéry, chef-lieu de l’administration française.

Que de choses à connaître et à admirer dans cette route si longue mais si variée ! Malte, l’Égypte, le désert, l’Arabie, la mer Rouge, Ceylan, l’île enchantée, puis l’Inde, terre sans cesse visitée et pourtant toujours nouvelle, grâce à ses mœurs, à ses coutumes et à ses habitants, témoignages irrécusables d’une civilisation antérieure de plusieurs siècles à la nôtre ; pays de l’indolence et du rêve, cadre immense où se meuvent sans