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en clignant de l’œil ; c’est un peu trop sans façon.

— Je suis en khan persan : mon vêtement n’est pas une robe de chambre ; c’est un costume militaire.

— Ah ! vous êtes en khan persan, une sorte de mamamouchi sans doute ?

— Le khanat est une dignité et je suis deux fois khan.

— N’est-ce pas un cancan ?

— Vous voulez rire, mais je vous affirme que j’ai un costume très-exact.

— Dans le genre du malade imaginaire auquel vous ressembleriez tout à fait si vous troquiez votre coiffure d’astrakan contre un bonnet d’indienne.

— Vous êtes un mauvais plaisant, interrompit le général en tournant le dos au consul.

Au fond, F… était enchanté de l’effet qu’il venait de produire. C’était un brave homme, un peu égoïste, mais d’une allure qui ne déplaisait point. Sa petite vanité, qui ne négligeait aucune occasion de se satisfaire, était inoffensive. Il aimait la mise en scène, le bruit produit par le sabre traînant sur le sol, les panaches, les écharpes, les cordons et toute la bimbeloterie dont, par convention, on a fait les signes distinctifs des honneurs.

En conséquence, F… se mêla à tous les cortèges officiels et y apporta un cachet d’originalité qui manque ordinairement à ces défilés aussi ennuyeux que hiérarchiques. Tout le monde finit par s’habituer à sa présence,