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prévoyance épargna aux voyageurs les détails, si ennuyeux d’ordinaire, d’un débarquement en pays inconnu. Chacun de nous fut conduit à l’appartement qui lui était affecté et put procéder à sa toilette. Seuls le consul G…, le général et Zara furent oubliés dans leurs palanquins.

Le premier, qui éprouvait le besoin de faire ses ablutions, se fit immédiatement conduire à l’hôtel de France. Quant à monsieur et à madame F…, après s’être préalablement consultés, ils allèrent modestement échouer dans une auberge tenue par un nommé Cambronne et que, pour ce motif, on décorait du nom pompeux d’hôtel Cambronne.

Une heure après arrivèrent à la file les principaux fonctionnaires, ceux du moins qui font partie du conseil du gouvernement, c’est-à-dire le procureur général, le contrôleur faisant fonctions d’ordonnateur, un sous-commissaire de la marine exerçant provisoirement l’emploi de contrôleur et le secrétaire-archiviste.

Le procureur général, M. Ristelhunber, était un homme bien élevé dont les manières courtoises provoquaient la sympathie. L’ordonnateur, M. Pelletier, avait une grande douceur de caractère ; mais on voyait sur ses traits les approches de la mort qui devait le frapper quelques jours après. Condamné par les médecins, il se débattait courageusement contre la phthisie qui le dévorait.