CHAPITRE PREMIER
LE DÉPART
Nous étions alors au commencement de l’année 1852. L’agitation produite par de récents événements régnait encore dans les esprits, sinon dans la rue ; plus d’un se sentait mal à l’aise au milieu de l’ordre nouveau.
Un matin, je vis entrer chez moi l’amiral de Verninac ; il m’annonça sans préambule qu’on venait de lui offrir le gouvernement de l’Inde française et qu’il avait accepté une mission qui devait lui permettre de consacrer les dernières années de sa carrière à des populations qui ont perdu beaucoup de leur ancien prestige, mais qui, au milieu des changements qui ont amené leur décadence, ont conservé une résignation et une bonté qu’on ne retrouverait point à un égal degré parmi les autres races placées dans des conditions identiques.
L’amiral me demanda si je ne consentirais pas à l’ac-