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subir aux Européens la chaleur étouffante des nuits indiennes.

Aucun incident grave ne signala notre halte au milieu de cette végétation luxuriante. Cependant tandis que nos coolies dormaient à l’ombre des multipliants et que nous parcourions les longues allées formées par les branches reproductrices, un cri perçant nous fit tourner la tête.

Madame de Verninac s’était assoupie dans son palanquin dont elle avait fermé les portières afin de se garantir contre la chaleur. Une bête, dont l’espèce n’a jamais pu être bien précisée, vint appuyer brusquement l’une de ses pattes sur le véhicule. Le choc fit sursauter la dormeuse qui ne put retenir un cri d’alarme.

À ce cri, nos coolies se levèrent tenant à la main leurs bâtons ; mais la bête s’enfuit, en apercevant tout ce monde, avec assez de rapidité pour qu’il ne fût pas possible de déterminer sa race.

— C’est un chat sauvage, dit l’un.

— Je crois plutôt que c’est un tigre, affirma un autre.

De commentaire en commentaire, plusieurs auraient volontiers soutenu que l’assaillant était un éléphant.

Il est certain qu’un pachyderme, qui se serait livré à l’envahissement du palanquin, l’aurait broyé sous son