à Condjiveram même, c’est-à-dire à une douzaine de lieues de Madras et non loin de Vellore, qui renferme une garnison anglaise, avait failli avoir lieu le sacrifice d’une veuve sur le bûcher de son mari défunt.
On croit généralement en Europe que les veuves indiennes se brûlaient jadis toutes vives avec une certaine satisfaction. Il n’en est rien. Les familles des morts les poussaient à ce sacrifice barbare et le plus souvent les y contraignaient.
Que quelques-unes de ces malheureuses femmes, dans des temps éloignés, considérant que leur existence serait désormais peu digne d’envie, endoctrinées par des brames fanatiques et dominées par l’orgueil de leurs propres familles, aient suivi, sans trop de violence, cette coutume traditionnelle, cela se comprend et s’explique ; mais, depuis l’établissement dans la péninsule des Portugais, des Français et des Anglais, les sacrifices de cette nature ont cessé d’être volontaires.
La veuve, dont nous entretint notre guide, était jeune et jolie ; les brames, d’accord avec ses parents, qui désiraient se débarrasser d’elle, organisèrent la petite cérémonie, et elle aurait été accomplie ai un jeune homme, qui s’intéressait fort à la veuve, n’eût prévenu le collecteur anglais la veille du jour fixé pour le sacrifice.