Page:Chauveau - Charles Guérin, roman de mœurs canadiennes, 1853.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
v
AVIS DE L’ÉDITEUR

dues au point que nos auteurs puissent faire exclusivement leur métier d’auteur. Les affaires de leur profession (presque tous exercent une de ces professions, qu’on est convenu d’appeler libérales) les empêchent de pouvoir surveiller l’impression et faire réussir l’édition une fois lancée. Ce qui leur fait défaut, en un mot, c’est le libraire, c’est l’éditeur.

Dans l’état actuel des choses, nous croyons donc avoir fait un acte de courage et de bon exemple, en achetant les premiers une œuvre littéraire, en offrant à un de nos écrivains une rémunération assurée, si mince qu’elle soit, pour son travail, en lui épargnant les risques et les ennuis de la publication qu’il était du reste bien décidé à ne pas s’imposer. Nous avons par là assuré à notre littérature naissante un des premiers, sinon le premier roman de mœurs canadiennes, qui ait paru jusqu’à présent.

Charles Guérin n’est pas inconnu du public canadien. La première partie et plus de la moitié de la seconde ont été publiées dans “l’Album de la Revue Canadienne.” L’auteur forcé, par des occupations plus sérieuses, d’interrompre son travail, n’aimait pas à en reprendre la publication dans un recueil périodique, après plusieurs années de silence, et d’un autre côté ne trouvait point, pour les raisons que nous venons d’exposer, la perspective de la publication d’un livre très attrayante[1]. C’est donc uni-

  1. Nous avons déjà depuis près d’un an le manuscrit tout entier en notre possession. Des circonstances imprévues nous en ont fait retarder la publication jusqu’à ce jour.