durable, qui saisit sur le fait la plupart des diatribes dont nos gazettes sont remplies. Le recueil qu’a publié dernièrement M. Huston sous le nom de “Répertoire National,” et qui a exhumé un bon nombre de productions de ce genre, fait voir que l’inspiration et le génie n’ont pas toujours manqué à nos écrivains français. Le temps et les moyens de mettre leurs talens à profit leur ont fait défaut : mille autres occupations plus profitables, en ce qu’elles rapportaient plus d’argent et même beaucoup plus de considération, ont limité chez la plupart d’entre eux les travaux de l’imagination à une très petite partie de leur existence.
Cependant, il faut avouer que les choses ont bien changé depuis quelques années. Le discrédit qui frappait d’avance toute tentative littéraire, le mépris que des hommes affairés, ou se donnant l’air de l’être, affichaient pour ceux qu’ils appelaient de petits Littérateurs, diminue chaque jour, et, dieu merci, ce ne sera bientôt plus une injure ni un brevet d’incapacité à lancer à un homme que de le saluer du nom de poëte. En même temps qu’il s’est formé des écrivains qui n’ont pas eu honte de signer leurs écrits, (chose très rare autrefois : pendant près de vingt ans toute notre littérature a été anonyme) il s’est aussi formé un public qui commence à apprécier et à encourager leurs travaux.
La plus grande difficulté consiste dans la mise à l’œuvre de la publication. Les choses n’en sont pas encore ren-