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CHARLES GUÉRIN.


II.

TOUS COMPTES RÉGLÉS.

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LA ruine qui venait de frapper la famille Guérin n’était pas, comme nous l'avons déjà dit, une ruine absolue : seulement pour ne pas dépenser trop promptement le tout petit capital que leur laissait la liquidation définitive de leurs affaires, ces pauvres gens se voyaient contraints à subir une infinité de privations.

Les oppositions et réclamations sur le produit de l’immeuble vendu n’avaient été ni aussi nombreuses, ni aussi formidables, que l’avocat Voisin avait voulu le faire croire ; mais, cependant, grâce aux frais, aux oppositions afin de charge, aux oppositions à fin de conserver, aux rapports de distribution, toutes choses dont M. Voisin sut se procurer sa bonne part, étant au fonds du sac, comme on dit vulgairement, il ne resta qu’une balance de deux cent cinquante louis. En y ajoutant les cent cinquante louis que M. Wagnaër remboursa, suivant sa promesse, on trouvera, sans avoir recours à Barême, quatre cent louis. De plus cet excellent M. Wagnaër remit scrupuleusement les frais de poursuite et l’intérêt des cent cinquante louis ; mais il ne voulut point payer les frais d’opposition qui étaient, disait-il, un accessoire des dettes légitimement contractées par la famille Guérin.