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CHARLES GUÉRIN.

quinze cent louis. Il est vrai qu’après cela je me trouve épuisé, mais il reste mon crédit qui est bon, Dieu merci. En partant avec M. Bernard demain matin pour Québec, je trouverai là des amis qui nous endosseront des billets et j’aurai aisément quelques cent louis aux banques. La seule objection, c’est qu’un voyage à Québec dans ce moment-ci me contrarierait beaucoup. Je suis au plus fort de mes affaires… J’étais très embarrassé, lorsque Guillot qui a de bonnes idées, m’a fait penser à vous, Messieurs. Vos noms sont assez connus. Placés avec le mien pour la forme, sur le dos d’un billet, ils feraient l’affaire sans aucune difficulté. J’ai pensé que vous aimeriez à vous joindre à une bonne action, et à rendre service à un jeune compatriote. J’ai préparé deux billets de cent cinquante louis chaque. Vous n’avez qu’à dire si cela vous convient. Si ça vous gênait le moins du monde, nous n’en serions pas pire amis.

Après quelques observations, Henri Voisin sans trop hésiter endossa l’un des billets fait par Jean Bernard, à son ordre. Charles Guérin suivit son exemple et mit son nom sur l’autre billet.

M. Wagnaër écrivit le sien au-dessous.

Et l’on rentra dans la salle du bal, et le bal dura jusqu’au jour.


FIN DE LA SECONDE PARTIE