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CHARLES GUÉRIN.

— Pierre et Louise… vous n’y pensez point !

— Sois tranquille. J’assure à Louise dans la donation une jolie rente ; et pour ce qui est de Pierre, s’il devait jamais revenir, ce qui me reste à part de mes terres serait pour lui. Je me fie aussi un peu à ta générosité. Mais je n’ai guère d’espérances pour ce pauvre enfant ; et je ne compte plus maintenant que sur toi… Voyons tout cela te fait froncer les sourcils ; tu es mécontent peut-être de me voir tant calculer et mettre tant d’intérêt là où tu voudrais ne mettre que du sentiment. Eh bien ! voilà qui va te faire à merveille pour te délivrer de mes sermons. Vois-tu qui vient au détour de la route ? Vas rejoindre ta sœur et son amie et laisse moi ajouter, pour résumer tout ce que j’avais à te dire, deux mots : souviens-toi que tu es l’espoir de la famille !