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CHARLES GUÉRIN.

demeurée sur le seuil de la porte, cria d’un ton qu’elle s’efforça de rendre le moins tragique possible : Adieu, M. Guérin… ne m’oubliez pas !

— Qu’est-ce qu’elle veut donc, la Manchette ? Est-ce qu’elle vous aurait’chargé de queuqu’ commission ?

— Oui, une bagatelle, elle m’a dit de vous faire penser à lui acheter…

— Des oignons de tulipes pour son jardin ?

— Justement.

— Il ne faudra pas y manquer au moins… c’te pauvre enfant ! Ah ! ça, M. Guérin, vous n’oublierez pas, j’espère, de me rappeler ça.

— Soyez tranquille, M. Lebrun, reprit Charles, souriant malgré lui, et appuyant sur les dernières paroles, soyez tranquille ; je ne l’oublierai pas !