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grand ovale & en deux longues pointes qui en naiſsent, comme deux cornes d’une tête. La Ville préſente eſt aſses exactement embrassée par ces cornes au dela deſquelles elle ne s’étend point. Mais il paroit qu’on ne doit pas douter que l’ancienne n’ait porté au moins ſes ouvrages audelà pour être maitreſse des Rives du grand Port. On l’infére clairement des travaux, dont Céſar chercha à enfermer Pompée avec toute ſa Flotte à Brindes. On croit à la vérité dans cette Ville que ces travaux eurent lieu à la première bouche, qui eſt celle où commencent les pointes. Mais la ſeule mesure de la digue de Céſar qui étoit de 50. pieds de chaque coté pour la partie ſeule faite de bateaux ajoutée à celle formée en pieux[1] écarte l’idée que ç’ait pû être à cette bouche plus de trois-fois trop étroite pour cela. Il s’enſuit donc que ce fut la bouche même du grand Port qu’il ſe propoſoit de fermer : & comme Pompée ne put

  1. Operum hæc erat ratio : quæ ſauces erant anguſtiſſimæ portus, molem atque aggerem ab utraque parte Littoris, jaciebat… Cum Agger altiore aqua contineri non poſſet, rates duplices quoquo verſus pedum XXX. e regione Molis collocabat…… Contra hæc Pompeius naves magnas onerarias adornabat ; ibi turres cum ternis rabulatis erigebat, ut races perrumperet, atque opéra diſturbaret. Cæſar, de Bell. Civ. lib. I.