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ten- de décider, du ſort des hommes qui depend d’eux, par la voïe beaucoup plus commode du caprice. D’après de tels principes Horace n’eut garde de ſe refuſer à l’occaſion qu’il avoit d’être introduit dans la Cour d’Auguſte. Il n’y fut pas reçu ſeulement, nous avons déja eu pluſieurs occaſions de voir à quel point il ſut s’y faire agréer. Il eut la ſcience encore plus rare d’y conſerver ſa Philoſophie toute entière. Nous en avons vu la preuve la plus ſenſible dans le trait, que nous avons mis ſi aulong ſous les yeux dans un autre objet, qui eſt l’unité de ſa Campagne modique, dans un ſiécle, les mœurs exigeoient de chateaux nombreux & magnifiques comme nous l’avons vu par l’exemple de Cicéron, & dans un crédit qui auroit pu en donner au Poëte encore plus que n’en eut l’Orateur. Tous les autres points étoient aſſortis à celui là. Eut-on reconnu le favori du plus puiſſant Maitre qui ait exiſté, & l’ami du Miniſtre qui avoit toute la confiance, dans un homme qui voulant aller de Rome juſqu’à Tarente ne vouloit qu’un ſeul Mulet, qui n’atteignoit pas le terme d’un ſi long voïage, ſans montrer ſur son avant-main & ſur ſa croupe, les preuves qu’il