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rite de ſavoir ſe faire agréer des Princes non le moindre pour perſonne, comme le dit Horace[1], eſt en effet des plus grands pour un vrai Philoſophe qui n’a pour s’introduire auprès d’eux, ni la voie de la flaterie, ni celles des paſſions, & qui ne peut ſe préſenter qu’avec la ſagesse dont la vue ſeule eſt importune à qui eſt dans l’ennivrement de la puiſſance. On doit lui tenir d’autant plus de compte du talent qu’il a de faire tomber l’enchantement, qu’il ne peut haſarder ſon thréſor dans la contagion d’une Cour, que par le noble motif de pouvoir mériter de l’humanité, en accoutumant à la vue de la raiſon & de la régie, des perſonnes toujours ten-

    Si pranderet olus patienter, Regibus uti

    Nollet Ariſtippus ; ſi ſciret regibus uti

    Faſtidiret olus, qui me notat… audi
    
Cur ſit Ariſtippi potior ſententia.
                    id. lib. I. ep. 17.

    J’ai donné au premier de ces textes dans la traduction que j’en ai fait, un ſens bien différent de celui dans lequel on le lit dans les interprètes. Mais leur erreur, qu’ils auroient pu voir d’après les paroles même qu’ils ont commentées, eſt entièrement manifeſte par le ſecond. On y voit qu’Horace ne deſcendoit aux maximes d’Ariſtippe qu’en lui ſacrifiant des maximes plus ſévéres embraſſées d’abord.

  1. Principibus placuiſſe viris, non ultima laus eſt.
              ibid.