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ſobre qu’on ne pourroit croire, & on ne voit que cette Ville, où les femmes même rempliſſent les bouchons la nuit notamment celui de Borghèſe anſſi grand qu’une hale. La Nobleſſe y eſt aussi exempte qu’ailleurs des excès : mais l’horloge Italien, met un point dans ſes mœurs, auquel j’ai toujours été étonné qu’elle puiſſe tenir. Le jour à Rome eſt comme par tout ailleurs de 24 heures : mais ces Vingt-quatre heures s’y comptent depuis le coucher du Soleil, enſorte que l’Été par exemple, c’eſt à nos huit heures du soir qu’elles commencent ; comme ce qu’on y appelle Converſations[1] à quoi ſe reduit toute la ſociété de la Ville, ne s’y tient qu’après trois heures, il ſe trouve que l’Été elles ne commencent que vers minuit. Comme ſi les deux heures qu’elles durent n’étoient point ſuffiſantes pourtant, la plupart en prennent encore quelque autre pour aller ſe promener à pied dans les rues. Ce n’eſt qu’après tout ce tems là qu’on va ſouper. Il en arrive que la vie la plus ordinaire dérobe la nuit

  1. On y entend par ce nom les Assemblées qui ſe font par cour dans ſept-à-huit grandes maiſons : on s’y rend depuis 3. heures juſqu’à quatre. On y joue un jeu dont la partie dure un heure & demi, & enſuite on ſe retire.