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vant, mais qui ne laiſſoit bien voir que les derniers raions de cet aſtre dans ſon couchant, & enfin dans l’heureuſe température dont on y jouiſſoit.


XCVI. Premier de ceux-ci. Continui montes niſi diſſocientur opaca, Valle.

Pour dire en un mot combien le premier convient à la Vallée de Licence, il ſuffit de dire que cette Vallée est la ſeule qui tranche le vaſte corps de Montagnes qui s’étend depuis la Plaine de Rome au deſſus de Tivoli juſqu’à celle au millieu de laquelle j’ai dit qu’avoit été ſituée l’ancienne Carſéoles. Sans cette Vallée ce corps immenſe ne ſeroit qu’une maſſe continue. Ce corps de Monts, dont j’ai dit ailleurs la hauteur, ne forme pas au reſte la Vallée de Licence par quelque ſimple abaiſſement, il s’ouvre juſques dans ſes fondemens pour la produire, ce qui fait qu’elle ne ſeroit qu’imparfaitement repréſentée ſans l’èpitête d'opaca, c’eſt-à-dire, de tres-profonde qu’Horace emploie. J’ai dit que le texte du Poëte, qui exprime le caractère dont nous parlons, eſt parallèle à un autre qui aprend la figure particulière de ſa Campagne qui en reſultoit : c’eſt celui où il en parle ſous le noms de latebræ, nom qui au propre veut dire trou, cache, caverne, & qui au figuré ne peut s’entendre que d’un lieu