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l’Émiſſion du Lac Fucin avec une depenſe & avec une multitude d’ouvriers par tant d’années, inexprimables » (trente mille hommes y furent emploiés en effet dix ans entiers.) « Les travaux faits ſoit pour se delivrer des eaux de la partie terreſtre de la montagne par des Puits par leſquels on la tiroit à force de machines, ſoit pour la percer dans les endroits où elle ne préſentoit que le plus dur rocher, le tout dans les ténèbres, ne peuvent bien ſe concevoir que par ceux qui les ont vus, la parole ne pouvant pas arriver à les exprimer[1]. Le grand éloge que contiennent ces paroles de Pline de l’Émiſſaire du Fucin, ne doit pas empêcher pourtant d’avouer qu’il paroit avoir manqué de la qualité eſſentielle au prix de ſi grands

  1. Ejuſdem Claudii iliter maxime memoranda equidem duxerim quamvis deſtitutum Succeſſoris odio Montem perfoſſum ad Lacum Fucinum emittendum inenarrabili proſecto impendio & operarum multitudilne per tot annos, cum aut corrivatio aquarum qua terrenus mons erat egereretur in Vertice machinis, aut ſilex cæderetur, omniaque intus tenebrit fierent, quaæ neque concipi animo niſi ab iis qui videre neque humano ſermone enarrari poſſunt. Plin. lib. XXXVI. cap. 15. On voit dans le Maison Rondanini à Rome le bas relief ſuperbe d’un de ces ouvriers, qui percent les Montagnes dans les ténèbres. Il eſt nud : Son dos touche quaſi ſes talons, & il porte des deux mains ſon inſtrument de fer contre la Voute qu’il fait.